- lézarder
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• 1829 pron.; au p. p. 1770; de lézarde♦ Fendre par une ou plusieurs lézardes. Les intempéries ont lézardé le mur. ⇒ crevasser, disjoindre. — Pronom. « les bâtiments abandonnés se lézardaient » (Chateaubriand). — P. p. adj. Mur lézardé. lézarder 2. lézarder [ lezarde ] v. intr. <conjug. : 1>• 1872; de lézard♦ Fam. Faire le lézard, paresser au soleil.Synonymes :- fissurer● lézarder verbe intransitif (de lézard) Familier. Faire le lézard, se prélasser.lézarderv. intr. Fam. Se chauffer paresseusement au soleil.————————lézarderv. tr. Fissurer. Le tassement du sol a lézardé le mur.|| v. Pron. Se fissurer.I.⇒LÉZARDER1, verbe trans.A. — [En parlant d'un ouvrage de maçonn.; le suj. désigne le résultat de l'action] Marquer d'une, de plusieurs lézarde(s). Synon. crevasser. La fêlure augmentait; elle lézardait la maison, elle annonçait l'effondrement prochain (ZOLA, Nana, 1880, p. 1429) :• C'était un éléphant de quarante pieds de haut, construit en charpente et en maçonnerie (...) cet édifice (...) tombait en ruine (...). Les « édiles », comme on dit en patois élégant, l'avaient oublié depuis 1814. (...) des crevasses lui lézardaient le ventre, une latte lui sortait de la queue...HUGO, Misér., t. 2, 1862, pp. 157-158.♦ P. métaph. De bas éclairs lézardaient les bruyères (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 327).— Emploi pronom. passif. Se couvrir de lézardes. Une seule des tours [du vieux château], cédant à la chaleur, se lézarda de haut en bas (SAND, Meunier d'Angib., 1845, p. 354). Sous les frappements convulsifs du canon, le mât de misaine s'était lézardé, le grand mât lui-même était entamé (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 36). Un mur fondé sur des redans successifs de rocher serait exposé à se lézarder (DEGRAND, RÉSAL, Ponts en maçonn., 1887, p. 62).♦ P. métaph. Le ciel craque, se lézarde et croule. Le sol martelé pantèle; nous ne voyons plus qu'une poudre rousse qui flambe et qui saigne, et parfois (...) un lambeau de soleil mourant (GENEVOIX, Éparges, 1923, p. 102). Au premier soupçon de ride, quand la peau se lézarde un peu, se distend imperceptiblement (ARNOUX, Visite Mathus., 1961, p. 120).B. — Au fig. [En parlant d'un ensemble inanimé, abstr.] (Y) produire une ou plusieurs failles; en compromettre l'intégrité, l'équilibre. Laissez-moi préférer ce récent, cet exquis, cet ironique philosophe de Montaigne dont l'énergie se dissimule et qui lézarde les croyances à l'aide de sourires (L. DAUDET, Voy. Shakesp., 1896, p. 281).— Emploi pronom. passif. Se couvrir de fêlures témoins d'un équilibre compromis ou signes d'une ruine prochaine. Le roi d'Espagne mourut d'un supplice non moins atroce [que saint Laurent] : celui de voir se lézarder l'empire magnifique que lui avait légué Charles-Quint (MORAND, Excurs. immob., 1944, p. 80).♦ P. anal. Aurait-elle voulu marcher (...) qu'elle n'y serait pas arrivée? On eût dit que tout d'un coup son corps s'était lézardé (...). La vieillesse venait de tomber sur elle (ESTAUNIÉ, Choses voient, 1913, p. 87).REM. Lézardement, subst. masc., hapax. Action de se lézarder. Irène demeurait là, incrédule devant cet avatar menaçant, ce lézardement brusque d'un décor si tranquille (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 177).Prononc. et Orth. : [
], (il se) lézarde [
]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1829 pronom. « se couvrir de lézardes » (BOISTE); 1845-46 trans. (BESCH.); 2. 1836 fig., trans. « ébranler » (BALZAC, Vieille fille, p. 392); 1837 pronom. (DUMAS père, Caligula, VI, 4). Dér. de lézarde; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 30.
II.⇒LÉZARDER2, verbe intrans.Se chauffer paresseusement au soleil, paresser. Synon. faire le lézard. On le dit aux bains de mer, quelque part, où il lézarde et flirte (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 252). Nous étions, d'ailleurs, les derniers demeurés à table, les autres déjeuneurs déjà répandus dans le jardin et lézardant au soleil (LORRAIN, Heures Corse, 1905, p. 26). Tandis qu'Arthur lézarde sur son banc (...) Stéphanie remonte les allées, s'engage sur l'esplanade (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 399).Prononc. et Orth. : [], (il) lézarde [
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1872 (LARCH., s.v. lézard). Dér. de lézard; dés. -er. Cf. l'expr. faire le lézard (1832, v. lézard).
1. lézarder [lezaʀde] v. tr.ÉTYM. 1770, au p. p.; v. tr., 1845; v. pron., 1829; de 1. lézarde.❖1 Fendre par une ou plusieurs lézardes. ⇒ Crevasser, disjoindre. || Les intempéries ont lézardé ce mur. — Pron. || Cloison, plafond qui se lézarde.1 Les bâtiments abandonnés se lézardaient (…)Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 351.2 Par métaphore ou fig. Produire des failles dans… || « Lézarder les croyances à l'aide d'un sourire » (Léon Daudet, in T. L. F.). — Pron. || Un empire, une théorie qui se lézarde.——————lézardé, ée p. p. adj.♦ Mur lézardé. Corridor (cit. 3) lézardé et décrépi. Voûte lézardée. ⇒ Étonné.2 Pauvre maison en loques, tassée, lézardée et branlante, raccommodée partout de bouts de planches et de plâtras !Zola, la Terre, II, III.2.1 Contre le pan du mur, lézardé par l'explosion, qu'ils venaient de franchir, une échelle était encore dressée (…)J. Verne, les Cinq Cents Millions de la Bégum, XVII, p. 248.3 Comment croire la résistance possible si après trois semaines de campagne l'armée se lézardait déjà ?R. Dorgelès, la Drôle de guerre, XX.♦ Qui porte de nombreux sillons (analogues à des lézardes).♦ Par métaphore et fig. || « Des consciences lézardées » (Daudet). || Il bâtissait (cit. 38) des théories aussitôt lézardées.————————2. lézarder [lezaʀde] v. intr.ÉTYM. 1872, Larchey; de lézard.❖♦ Fam. Faire le lézard, paresser au soleil.
Encyclopédie Universelle. 2012.